Vendredi 11 septembre 2009 à 20:18



Je me cogne à la foule. Je ne suis plus qu'une plaie ouverte, une douleur lancinante. Mon corps entier se résume au feu de mes entrailles. Les plaies dans ma chair comme une trouée vers les cieux. Perdue dans la douleur, perclue de douleur, abandonnée de vos errances, j'accepte vos frustrations d'anges déchus. Vos déceptions d'hommes castrés. Vos manquements et votre lâcheté. Vos actes manqués. Vos peurs et vos pleurs. Ma peine n'est que le reflet de vos espoirs flétris. Et vos braillements, que je ne sais plus, que je ne sais pas.
Mais si! J'ai su. J'ai su vos yeux lourds d'inachevés, j'ai vu vos mornes abdications, j'ai bu vos ineffables aspirations. Ma pénitence.
Je me heurte à la foule. Froide des urines de sa vie fanée. Puante aussi. Je suis vivant, c'est mon seul péché. Debout devant vos âmes ternes. J'assume vos désirs inexprimés. Je nais dans vos envies éteintes. Je porte le poids de vos maux quand vous courbez sous les fouets de la culpabilité. Et votre jalousie est mon chemin de croix. Les carcasses de vos rêves pavent ma route. Ne croyez pas que je les piétine! Au contraire, j'en savoure chaque contour. Je les enveloppe. Ils m'élèvent. J'envisage vos visages, je dévisage vos paniques et m'en voile la face. Je m'emmitoufle de vos fades personnalités. Et ce reflet vous dégoûte. C'est vous que vous crucifiez sur les murs de l'incompréhension. C'est vous que vous vomissez.
La masse m'efface. Aveugles griffant le vide pour tenter de s'en recouvrir. Pantins! Les quelques mats de laine que vos pleurs ont tissés sont maintenant debout sur la plaine, près à recueillir mes bouts de chair. Qu'est-ce que ca fait d'empaler une plaie? J'ai le flanc qui lance. Et vos yeux aux milles facettes viennent butiner mes entrailles pour se repaître de ma substance. Croyez vous ainsi assimiler ma sagesse? Vos clameurs de païens cannibales lapident mon foie. Implorez tant que vous le pouvez, ma vie ne tient pas à ces fils de viande. Qu'importe votre croyance, je ne vous renvoie que vos propres échecs, vos défaites et vos malheurs. Vous faites de moi votre martyr pour exorciser l'insuffisance de vos esprits amputés et de vos soifs baillonées, pour pallier vos manquements d'âmes mutilées. Sacrifiée sur l'autel de vos vies(de) ratées, sanctifiée par votre médiocrité.
 
15/06/08

Jeudi 26 mars 2009 à 23:53


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Des souvenirs échoués là,
Sur la grève des amertumes,
Pantelante chair de ma mémoire
Pendue au mur des anachronismes.

Et les lambeaux d'espoir se sont consumés
par delà les marées qui font rouiller nos habitudes.
La fin de la saison a vu s'éteindre les cendres de la passion
Et les peaux mortes de nos rêves s'évaporent dans les larmes d'hier.

Mardi 25 novembre 2008 à 19:32

    Il paraît que la vie vient par vagues, et là, autant dire que c'est la marée basse, lorsque crabes et mouches se précipitent pour cueillir les ruines. Celle qui fait rouiller les croutes. Des cris de muettes font vibrer les parois de mon crâne. Au moins, je ne suis sourde qu'aux insultes inarticulées. Elles m'ont bannie du clan. Je n'existe plus. Qu'en tant que proscrit. Qu'importe alors, j'existe. Et je crache sur ce qu'il ne peut avoir, c'est tellement plus facile de noyer des regrets. Déni poisseux. Dégoût cloisonné par leurs abdications humides. Et les chevaux de bois se sont consumés depuis bien longtemps. D'eux ne reste pas même les cendres de l'essence. Alors même hors de l'eau j'étouffe. Et j'ai brulé tout l'air de ma sphère.

    J'étouffe, je vis dans une bulle qui me noie, j'engloutis tout ce qui a de l'importance dans les entrailles de mon subconscient, je brise mes liens au son des os de ma charpente, j'éradique tous prétextes de lendemain. Pourtant je pleure sur mon sort comme un mendiant d'inimitié, qui gratterait ses bras pour se faire sortir de lui même, qui voudrait voler les cicatrices des autres pour justifier cette souffrance incompréhensible. Qui déchirerait son corps pour ne pas rompre son esprit. Qu'as tu perdu sinon ton temps à regretter l'innocence des jours enf(o)uis, séjours impraticables, impalpables, inertes? Et j'erre à travers les incohérences de mon humeur, sans jamais voir l'autre coté du miroir. On a bien tenté d'apprivoiser narcisse mais c'est lui qu'il regardait au fond d'mes yeux. J'ai gouté les limites de ma folie. On a fait le tour de la question.


    J'étouffe. J'ai besoin d'un ailleurs. Mais on ne va pas bien loin à dos d'espérance et la réalité a tôt fait de bruler les oiseaux de papier. Et j'ai beau crever le ciel, j'ai bien l'impression que j'ai mangé toutes les étoiles. Je cherche encore a fusionner avec mon rêve alors même qu'il s'évapore dans les larmes d'hier, ténu, jusqu'à disparaître. C'est comme un grand soleil, qui absorberait ton monde. J'ai des impressions de vie, mais ce ne sont que des illusions; un cloporte nage dans mes (c)ieux, la neige a des oreilles qui crachent des cierges rouges. Ce cas m'isole. Sordide réalité. Car j'oscille entre deux mondes. Puisque même la folie me refuse la salvation. J'ai fait le tour de ma tete comme on s'assomme aux parois de sa cellule. Et je ne sais plus quel est le juste milieux entre la folie et une épiphanie.


    J'étouffe dans mon propre corps. Dans mon propre esprit. Je suis aux portes du sublime. J'ai avalé la clé. Je me retrouve encore devant une porte fermée. À croire que je redessine sans cesse le schéma de l'abandon et du rejet. Et même si j'en ai conscience, rien ne change. Et quoi que je fasse, impossible de remuer. À ce niveau la c'est même plus de l'apathie c'est du coma. Besoin de changer d'air. Mais je m'enchaine. Par terre. A force d'immobilisme mes pieds ont fusionné avec le sol. Au fond je suis toujours le spectateur du grand fauteuil de marbre, qui regarde défiler sa vie. Danser les ombres. J'en ai suivi des courants d'air qui n'ont menés qu'à des impasses. Mais là, c'est une tempète interne qui vient jusqu'à picorer le visage, qui donne l'impression de tomber à l'intérieur de soi, de s'engouffrer, qui fait oublier son corps jusqu'au vertige, et puis, qui vient liquéfier les entrailles, jusqu'à l'é(cr)boulement des fondations. Et les larmes s'effondrent à la cime de mes chimères.

 

 

 

 



 

 

 


 

Un jour pourtant il faudra bien que j'éventre mon âme si je veux sortir de moi-même.

 

Jeudi 26 juin 2008 à 23:52

Les soubresauts du cadavre.

J'ai des souvenirs pendus aux cils et le froid me vomit son souffle dessus. Des grappes de brouillard râpé tètent les mamelles de la nuit. Ces buissons ardents éclaboussent les ténèbres de lueurs laiteuses. Le gel me vampirise, jusqu'à me saigner à blanc. Seulement, je reste là, à espérer un signe, qui allaiterai ma conscience. Pour briser l'apathie. Mais comment faire crier le néant? Quelle torture le fera répondre? Et si je tends l'oreille, me feras-tu l'aumône d'un égard? Ainsi, là, raisonne le vide. Las, tes mutismes éclatent, encore et encore, dans les cheveux du sommeil.

Pourtant du tréfonds de sa mort, je croyais qu'il s'adressait encore à moi. Oui! Il me parlait! depuis la pénombre sépulcrale jusqu'à l'aube éblouissante, il clamait ses murmures à mon esprit. Dans ma folie, il était la lumière aveuglante de mon désespoir et de mon égarement, la lumière qui me guidait vers une obscurité gluante. Et ma vie n'était plus que l'aura de son ombre. J'avais cependant sondé l'oubli, cet habit de misère qui glissait lentement sur sa peau lorsqu'il entrait dans l'eau grise de l'abnégation. Mais chaque fois, il en revenait plus brillant, auréolé d'un souvenir saillant, qui se brisait en l'a(r)mes d'or sur les réci(f)s de ma mémoire. Au fond, je me complaisais dans l'algie de ma démence, langoureusement accrochée aux vices, air de ce perpétuel dolorisme. Un abîme ouvert d'où je savais ne pouvoir ressortir et dont j'avalais avec délectation les relents fétides. Je voulais juste attendre une nuit de plus dans cette nébulosité ambiante, à fixer cet astre absorbant toute lueur, un trou noir à la félicité. Je cherchais à me fondre dans son immensité, à fusionner avec le creux qui se répercutait sur les parois de l'univers, éphémère rideau d'ennui étoilé.


Désormais, noyé dans l'obscurité, ton nom resonne comme le glas. La marche funèbre a commencé sa danse des ombres, fiévreusement vont les corbillards, à l'abandon de la terre véreuse. En chantant s'avance la procession des pantomimes fantomatiques, démembrés, gesticulant en un grotesque cortège. Je le regarde dérouler sa langue; elle s'élance à l'assaut du vide pour tenter de l'emplir de sa mélopée visqueuse. Ignorant que son acidité creuse un peu plus sa tombe à chaque lampée. Et l'insomnie des muses ronronne à mes oreilles. L'histoire se répète et je perdrai un morceau d'âme en plus. Et je lutte. Pour ne pas me déchirer. Juste hurler et pleurer, roulée en boule contre l'infini. Disloquée.

Dans ma course pantelante à sa possession, j'avais tissé le fil de son âme d'un cheveux d'or. Qu'il a mâché. J'avais léché ses cicatrices. Jusqu'à les éroder. J'avais arraché ses cils jusqu'à découdre ses yeux, les dévorer. J'avais joué sa symphonie mortuaire sur les claves des os de ma tristesse. Je voulais l'ingérer. Fusionner. Mais même ainsi il continuait à sursauter. À se débattre. À refuser. Ses frémissements étaient comme des supplications des(in)articulées. Pour que j'avale un peu plus de sa peau... Il vomissait ma dévotion, mais sa chair, elle, crépitait de joie.


Ainsi me voici, crachant sur tes plaies pour mieux les faire reluire. Face à mon reflet dans ce lac de larmes, j'incarne Narcisse; le nécrofil, le nécrofange. Alors, pleine de regards chancelants, j'éventre ma peine. Et sous la lune complice, l'agonie se fait claire, son éclat puissant baigne de ses rayons la roue du supplice, le cercle vicieux de la haine. Je sens le déchirement de mes entrailles et fébrilement je dépose les oeufs de la souffrance le long de la plaie béate. Je suis la blessure à la commissure de la réincarnation et de la décomposition. J'engendre la gangrène le long de l'écorchure qu'est ton âme. J'absorbe ton être pour goulûment m'ou(v)rir de faim. Je lèche ta meurtrissure de mes dents creuses. J'ai des lambeaux de corps qui palpitent devant les yeux. J'entends grincer le silence de ses mandibules molles. Un vrombissement de mille baisers éthérés. Je ne suis plus seule. Je suis la part d'une entité animée d'une seule volonté. Ronger. J'ai maintenant un but. Transformer. La fin d'un temps. Le début d'un autre. Car de ta chair, je bâtirai les cendres funestes d'un nouveau monde. J'éradiquerai les souvenirs poisseux de ton avenir de souffre. Et je mange, pour m'emplir de toute cette inanité. J'ai pillé cette aberration qui se disait humaine, cette vacuité larvaire. Je t'ai pillé, je t'ai foulé de ma salive salvatrice, je t'ai violé de tout le souffle dont j'étais capable, j'ai empli mes poches de ton néant et, riche de ton absence, je me suis échouée sur les rivages de la fécondité. Pour revivre au travers de ta mort. Pour communier au travers de ta souffrance, ma su(b)stance. Pour creuser ton âme au plus profond du trou. Dans ce tunnel droit vers ton essence, j'ai déversé mes espoirs de résurrection, j'ai dégorgé mes vers. Et bien que ton âme décharnée persiste à secouer les replis de ta carcasse,


Perception obscure


les soubresauts de ton cadavre ne sont que ta danse macabre vers ta nouvelle (id)entité astrale.


Mardi 27 mai 2008 à 23:04



Chaque étoile décrochée n'était qu'un terne de plus dans son ciel. Et les croissants de lune n'étaient que des sourires en moins sur ses lèvres.
Je n'ai pas mis du brillant dans ses yeux, j'ai contribuer à éteindre son horizon. Et maintenant scintille la frustration. Etroite. Demain elle criera mon nom comme des jurons sur les murs du clan. Et elle tend à me ressembler. Schizo. Elle se raconte des histoires pour mieux s'endormir. Elle s'invente des rêves pour continuer à avancer. Ses mensonges, comme des cannes. Elle ferme les yeux et s'affaisse. Elle rentre dans le rang et perd son identité. Elle s'éloigne et disparaît dans la foule. Flou directionnel. L'illusion crève les yeux, pourtant. Montée sur ses grands idéaux elle n'a même plus l'audace de sa fureur. Qu'est-ce qu'un grain de folie quand on ne sait plus qu'être. Timorée. La magie s'est flétrie; elle pue l'aigreur de la vieillesse.
 


Vivre dans le dénie?


Hey Peter,
bienvenue dans l'âge adulte.

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