J'essaie de comprendre, et je brûle les images que j'ai devant les yeux, à trop les visionner; l'incompréhension me submerge, et pourtant, quelque chose s'est brisé, du bois sec avec lequel on fera un feu de joie, un bûcher autour duquel on dansera. On dansera sur le cadavre de mes sentiments, on dansera sur les cendres de mes regrets, on dansera sur le tertre sanglant de ma raison, immolée.
On ne rira plus de nos envies, on les enterrera à coup de hache dans la chair, et chaque éclat fendra l'écorce comme une vitre qui cr(l)aque. Tes yeux riants sonneront faux comme le piano des euphon(r)ies, et les cordes de la dissension claqueront comme un fouet sur mon dos. Alors, j'hurlerai. Dès lors, j'hurle. J'hurle la discordance. J'hurle mon désaccord. Par tous les porcs de ma peau,  j'hurle mon dégoût et j'expire la claustration. Et je souffre de ma détention, ma prison psychologique. Je l'ai construite de mes mains, bâtie dans la boue. Je l'exècre, je l'abhorre, je la déchire avec mes dents, pour mieux pouvoir l'avaler, m'en délecter, l'assimiler, toujours plus profondément. Je veux qu'elle fasse partie de moi à jamais, je veux porter mon erreur en fardeau, ma honte en couronne de lauriers.
Pour oublier. Et continuer d'avancer, un manque au coeur, un trou au ventre, traîner mes tripes dans le sable, les recouvrir du gris des cendres. Les enfouir. Les ensevelir en enfonçant mes ongles dans la chair à vif, en arrachant les ficelles nerveuses, jusqu'à cacher qu'il ait pu s'agir un jour d'une entité éprouvant(e).
                                Oublie ça. I feel cold, I feel empty. Is there anything in here?
Mais même mes cris raisonnent le creux!! Ils se répercutent sur ton visage, jusqu'aux parois de ta gorge. Et tu (c)ris aussi, un rire informe, la forme de l'absence, une horreur livide au visage difforme, une parodie d'âme humaine, une relique des temps anciens, vociférante et grondante, vile et dépravée, une catin mutilée.