Les relents épileptiques de Neurosis s'entassent dans son crâne. Des rumeurs nasillardes qui découpent les larmes de cendres en volutes de silence. Des sons, nichés entre les deux oreilles d'un esprit qui c(r)oule sous des notes en nappes frénétiques. Elle se noie dans le tumulte de ces écueils sonores et de ces lames de soupir. Au crépuscule de ces mutismes, le spectre de ses tourments danse sur des vocaux fuyants.
Les émanations d'opiacé s'ajoutent à cette transe onirique, Elle éclot sous des aurores de cris. Ces cris, ses cris, résonnent en son âme comme si on jouait du violon sur des cordes vocales.
Les déflagrations d'un égo qui s'écroule, suturant [à] ses oreilles.
Vertige.
Des gouffres de silence suintent de nuages voraces en une chute inespérée. Cachée dans les échos brisés, penchée sur les fossés féconds du vain, Elle a disséqué les harmonies dissonantes pour caresser l'aura des torpeurs acides: Elle est sale, et irradiante de poussière. Le temps lui même retient son souffle, pour écouter.
Ecouter cette musique-refuge, une musique d'aveux arrachés, d'égarements d'écorchés, d'âme lézardée de stigmates grotesques, vestiges d'un passé terreux. Une musique qui prend sens en elle-même, hurlant l'être jusqu'à la nausée. Ses sensations se fendillent en une symphonie qui transcende jusqu'au néant qu'Elle tient entre ses mains.
Elle s'écroule.
Désaccord en sol. Ca heurte. Doucement elle se relève en sons lourds de sens. Une musique phoenix. Boursouflée, beauté fascinante d'horreur. Caressées, frappées les notes se livrent, impudiques, violentes parfois. Mais même dévoilées; jamais fausses.
Les fantomes des fugues de barbelés usent les portes du souvenirs; sur les coulées d'accords martelés, ils enfoncent des clés dans les antres du refoulé. Les portent ouvertes, défoncées, béantes, n'usent d'aucun tourments sous ces aubades. Imprégnée de lambeaux sonores, écrasée, Elle accède soudain à une cascade de sens. Enfin, à l'aube de sa conscience [re]composée, Elle voit claire.