Dimanche 20 avril 2014 à 20:33

 Je regarde le temps qui se dilate et me souviens de la brisure d'un simple regard.
Quand son sourire enlaçait mes heures d'angoisse... pour les étouffer.

 

Avant que les lueurs de l'aube ne dévorent le ciel, je me blottissais contre son âme, en secret. J'avançais à tâtons, guidée par ses silences. Je m'amoncelais un peu là, dans sa tristesse et repartais le ventre lourd. J'étais l'ombre furtive qui caressait son cou de son souffle chaud. Parfois matinal, il entendait mes pas sur le seuil de ses rêves, mais la lumière chassait bien vite ses hésitances.

 

Ensemble, on arpentait les ruelles de l'espoir. On s'y est égarés de l'avoir trop cru éternel. Et nos rires imbéciles en ricochets sur les pavés. Faux-semblants.            
Chez lui, c'était ma folie que je redoutais. Nos mutismes, qui ont fait taire nos envies. Trop vite, c'est la peur qui a pris le pas sur le désir. Pour ne pas déranger l'autre, on étouffait nos fureurs, à en avoir des bleus au cœur. À trop de discrétion, on a fini par s'oublier.

Alors, j'ai cherché son éclat dans les ailleurs marécageux. Et je m'y suis noyée. J'ai préféré la fuite à la perte. Et je m'y suis noyée. Ses rictus comme des lests.       
Pourtant, les souvenirs d'un lui lumineux, baignant mon visage enténébré, revenaient me hanter dans la vase. J'ai trop souffert de son manque. Je me suis débattue, j'ai lutté contre la torpeur et la boue. Et les ongles gorgés de fange, j'ai refait surface. Avec la volonté implacable de retrouver son feu. De m'en inonder l'âme.

 J'ai cru qu'il m'attendrait. Mais la lueur au fond d'ses yeux s'était éteinte. Il s'était mis sous clé. Alors, je campai devant cette porte que j'avais si bien refermée. Sa retraite dura longtemps, mais la rouille des souvenirs acheva de ronger ses réticences. Elles finirent par céder. Et c'est lui-même qui enfonça la porte. Elle lui avait trop longtemps résisté.            
Il a fait tomber toutes les barrières.

Le temps d'une étreinte.


L'âme chavirée par l'ivresse
de ses caresses, goûtant la chaleur de son sourire, j'ai cueilli l'éclat de son être. Mais notre amour déjà se décomposait. Il se mourrait d'avoir trop fleuri. Nous avons assisté, impuissants, aux derniers soubresauts d'un embryon porteur depuis trop longtemps d'espoirs inaccomplis. Il fallut se résoudre à l'abandon. Et à l'oubli.

Mais plus je m'éloigne et plus je nourris mon deuil. J'ai beau savoir qu'ils ne sont qu'illusion, je continue à m'attacher à des spectres qui dansent dans la lumière. Je me prends au jeu des substituts. Persuadée de suivre un nouveau chemin, je m'aperçois que ce ne sont que les sillons que tracent les cadavres que je traîne. Dans les tranchées de la peine, plus rien ne brille.

Je suis las du jeu des masques !

 

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Mais comment tuer la fièvre qui bruisse dans mes viscères ?



 

Jeudi 5 décembre 2013 à 16:43

Faire le deuil de toutes les relations avortées. Tirer un trait. Sur la page noircie de ses espoirs déchus. Là où s'échouent tous les non-dits. Le fruit de nos vides. Les souvenirs perlent au bord de mes songes. Je les efface d'un soupir. Leur préférant les effluves du sang. Et leurs lambeaux sur les murs. Les tomettes rouges ne sont que des morceaux d’âme collés au plafond. Courir après des fantômes et choir d'avoir trop cru. S'abandonner aux larmes, seule éclosion de la frustration. Parce que les cris de désespoir sont ensevelis dans la chair. Rejouer les scènes, encore et encore jusqu'à en perdre le fil. Puisque plus rien ne fait sens. Errer dans des déserts de souffre.
 
Et les voiles de l'absurde enveloppent alors l'oubli. 
 
Abandon.

Dans les ombres de ta tête s’animent des démons.

 
Il faisait frémir ses doigts au seuil de mon être, ravivant les fissures de mes os. Aux interstices de ma folie vrombissaient les entrailles d'un Nous fugace. Il avait accroché ses mutismes à l'orée de mon corps, par delà le râle des cicatrices et des écorchures. Un lieu de nul part, où s'étouffait le bruit de nos rages. Le cri d’agonie d’un monde qui sombre dans l’oubli. L’aboi de l’indifférence. Le fracas du silence. Une oasis au sein du chaos.
 
Taire ses cicatrices pour conjurer l’abandon.

Oubli.

Vieux désirs pourris que l’assouvissement a fini de décomposer.
 
 
Encore haletante de ses déchirures, il l’avait prise dans ses bras. Plus qu’une lutte incessante contre sa furie, son combat ressemblait à une danse avec les fantômes de son âme. Mais la nuit, elle continuait à se révulser. Lacérée par les morceaux de ses rêves. Elle s’accrochait encore aux scories de sa mémoire. Larvée dans les interstices de son histoire. Et du refoulé. Là où grouillent les vers du désastre. Et de l’apathie. Alors, il s’est glissé par la porte entrebâillée. Et le silence s’effrite
 
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Dimanche 31 mars 2013 à 21:55

 Givre. Piqûres. Coups. Bleus. Sang.
 
S'écouter mourir un peu. Se perdre dans le bruit des rêves qui s'effondrent. Se perdre. Et courir après son propre fantôme.
Et les ombres de fumée. Des voiles. Des parfums. 
Oublier le futur, hanter le passé, laisser mourir chaque présent. S'engluer dans des a-temps. S'enfoncer dans la mollesse de l'instant. 
Mou, ca ressemble à moi. Moi n'a plus de visage. Il change au gré des ombres du jour.
 
Maintenant, les ombres de fumée rampent au plafond. Griffures dans mon crane. Images de prostration. Sacrifice. Rituel.
 
Des doigts tremblants qui s'effleurent dans les replis de soi(e). Des âmes béantes qui se trouvent et s'épient. En silence. En secret. Un sourire sur ta bouche qui saigne. Dessine les contours de mes plaies !
 
Les monstres rampent encore au plafond. Psalmodient. Noir. Spasmes blancs. Mise à mort. Systématique.
 
S'enchaîner dans les attentes du jour qui s'éteint. Refuser. Noyer les espoirs et écouter hurler les possibles déchus. 
Renoncer. Gâchis. Manqués. Contempler ses vides.
Tout donner pour un instant d'éternité. Refuser d'abandonner son rêve. S'attacher à des épaves déjà échouées. Dans les tréfonds du passé. Se croiser souvent, se manquer, toujours, même l'un pour l'autre, jamais l'un contre l'autre. Se retrouver un peu même dans sa mort.
 
Gifles. Pincements. Croûtes. Blessures. 

Mardi 7 août 2012 à 2:03

Combler les fissures de nos âmes avec des corps. Faire cesser le festin du néant. Et pleurer sur les espoirs éteints. La fin d'un temps. 

À force de se contempler dans le vide, elle avait laissé s'effriter les couleurs. Et les sourires. Elle avait traversé les murmures à la recherche de son être. Par dessus les abysses elle avait lancé des cris aveugles. Hurlé à s'en lacérer la gorge. Seuls les échos de l'absence avaient répondu. Elle avait tenté de creuser la lumière pour s'y amonceler. Elle avait le ventre qui saignait d'avoir trop voulu aimer. Et son âme s'évapore. 

                 Au fracas de mes neurones qui s'effondrent ! 


Pallier à notre néant. Refuser d'être absorbé. Parce qu'on a le goût acre de l'inachevé. Apocalypse. 

Elle entasse ses espoirs et regarde les corneilles s'ébattre au-dessus de leurs dépouilles. Et plus elle élève les ruines de son futur, plus elle creuse les tombes de ses rêves. Elle n'ose plus même espérer. L'horizon est derrière désormais. Elle avance à reculons. Elle traîne ses pas dans les fantômes de ses chimères. Flotte une odeur de poussière. Elle contemple les crevasses dans la terre. Et son âme s'y effilocher.  


                 À la décrépitude de mon sourire !

Faire saigner ses larmes. Sentir tout le vide de l'univers peser sur nous. Et se relever quand même. Renaissance.

 

Elle écoute les ténèbres se déchirer et ne regrette rien. C'était une douleur dormante qu'elle avait enfouie sous les années, cachée derrière les autres. Les murs qui croulaient sous le poids des ans ont fini par céder. Et ça suintait un peu. Qu'importe l'agonie, les souvenirs, eux, elle les gardera incrustés dans ses entrailles ; les sourires jaunes sous un ciel lourd de nuages bleus, et la lumière, oblique comme un mois de juin. Et son âme qui éclot.

 

Dimanche 27 mars 2011 à 18:02

 Je suis glacée. En dedans. J'émiette les songes. Que tu hantes. Tu t'éloignes. Et j'ai froid. Mais quoi qu'il arrive j'te garderai incrusté dans mes entrailles, même lorsque tu les dévores. Calvaire épileptique. Ton absence. Nausée. Ta Présence. Nausées. Les sciures du gel. Tu continueras à enfoncer les cendres du possible au fond d'ma gorge. Et des cendres glaciales. Droguée au silence. La quête du néant. Plume de granit.
 

 Le bruit du chaos qui se fracasse sur les nuées. Brouhaha. Je me cache sous les sourires et m'invente un corps dans la fumée, être fantomatique aux reflets de glace, mais lorsqu'ils s'effritent, lorsqu'ils se retirent, lorsqu'IL se retire, je me retrouve seule face à mes reflexions Lorsque la mise à nue s'expose. Lorsque l'espoir se consume. Une fois de plus. Lorsque plus rien ne fait lien. Tout se délite. Et la logique s'effondre. Et la solitude grince. Le plafond brule, et j'éructe des bulles de sable.
BLANC.
Trou, trou dans mon âme. Trou. Manque. Envy. Je suis incomplète. J'ai semé mes fragments d'être aux quatre vents. Ils n'ont germés qu'entre les pierres froides et éteintes de ma raison. affalée sous les souvenirs voraces, je n'arrive plus à avancer. Pétrifiée. Et j'ai volé sa lumière. Elle est restée tressautante entre mes mains. Brisée. Les cailloux hurlent d'isolement. Sous la voute de son chagrin. Je crève et je m'étrangle dans des éclats de rire qui me sont étrangers. Le sourire des loups.
 

Le froid. Anesthésique. Epaves de rêves. Echouées sur les rivages. De la fuite
Mais j'ai appris à faire sourire mes larmes pour te retenir dans leur sécheresse.
Errance. Comme un soleil fendu. Errances. Célébrer le ciel. Crachats.
J'ai couru après les désillusions cachées dans ton sourire.
Et l'asphyxie. Ton image en filigrane. Tordue. Litanie céleste.

J'ai le cerveau en miettes.

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